« Je n’aime pas les conflits », une phrase banale pour une expérience singulière.

Nous sommes trois autour de la table, pause déjeuner lors d’un séminaire. Deux participantes me parlent de leurs difficultés de relations au travail. L’une avec son patron, dont elle craint les réactions à l’emporte pièce, l’autre avec une collaboratrice qui ne suit aucunes instructions.

« Je n’aime pas les conflits », me disent-elles à toutes les deux. Que risquerait-il de se passer en cas de conflit ?

La première craint que son patron lui renvoie une critique sur son travail, qu’il pourrait juger insuffisant,  son émotion de base, c’est la peur de mal faire, d’être jugée comme incompétente. Quant à la seconde, elle craint de passer pour la méchante, celle qu’il est difficile d’aimer, et derrière cette crainte, c’est la tristesse qui émerge à l’idée de se retrouver toute seule.

Pour la première, sa valeur dépend d’une appréciation sur ses résultats,  il s’agit de l’estime de soi, et pour la seconde, c’est son autonomie affective qui est potentiellement en jeu.. Leur peur du conflit n’est pas inscrite au même endroit dans leur histoire personnelle, elles n’ont pas tout à fait le même âge émotionnel. Dans la construction émotionnelle de notre cerveau l’attachement est plus précoce que l’estime de soi.

Nous arrivons au café, que faire de ce bout de conversation ? S’intéresser à soi la prochaine fois qu’elles rentrent dans cette zone, la reconnaître, elles ont commencé à mettre des mots et se regarder faire pour prendre le recul nécessaire à une auto observation : Quel âge ai-je donc lorsque j’ai peur de mon patron ? Qui je vois dans cette collaboratrice qui m’impressionne tellement ?

Alors il sera possible de penser différemment, donc d’agir différemment.

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Article by mariepascale

Executive coach, psychotherapeute et nouvelle dans le monde du blog. Read 8 articles by mariepascale
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